La séparation : premiers au revoir, premières retrouvailles
🕊️ Il arrive un moment, inévitable, où l’on doit se quitter un peu. Retour au travail, première journée chez la nounou, chez les grands-parents, à la crèche. Pour le bébé, comme pour le parent, la séparation est une étape délicate, parfois douloureuse, toujours chargée d’émotion.
Le bébé ne comprend pas encore le temps, ni la distance. Il vit dans l’instant. Quand le parent s’éloigne, il ne sait pas s’il reviendra. C’est pourquoi les premières séparations sont si importantes : elles construisent la confiance dans le retour.
Préparer ce moment, c’est avant tout le ritualiser. Nommer les choses : « Maman va travailler, elle revient après ton dodo ». Donner des repères : un objet familier, un doudou, une chanson. Et surtout : dire au revoir, toujours. Même si l’on redoute les pleurs. Car partir sans prévenir, c’est semer le doute.
Pour le parent aussi, c’est un apprentissage. Laisser son bébé, c’est un arrachement. On doute, on culpabilise. Mais on apprend aussi que le lien ne se rompt pas. Qu’il continue à exister malgré l’absence, qu’il se renforce même, dans la qualité des retrouvailles.
Et celles-ci, justement, sont des moments magiques. Des bras ouverts, un sourire immense, une joie pure. Le bébé apprend que l’on part, mais surtout que l’on revient. Qu’on peut se séparer sans se perdre. Et c’est dans cette certitude que naît peu à peu son autonomie.
Chaque séparation, aussi petite soit-elle, prépare l’enfant au monde. Elle lui enseigne la résilience, la patience, la confiance en l’autre. Et quand elle est vécue dans la douceur, dans le respect de ses émotions, elle devient une force.
Car aimer un enfant, ce n’est pas seulement être là. C’est lui apprendre qu’il peut exister même quand on n’est pas à côté. Qu’il est en sécurité, même quand il est seul. Et que l’amour, le vrai, ne disparaît jamais : il attend, il revient, il tient bon.